mercredi 27 avril 2016

Cuba - La Havane

Une fois le bateau au sec, et avant de s'attaquer aux travaux, nous sommes partis quelques jours en vadrouille a La Havane.

Un bus nous a permit de quitter le paradis des hôtels club de Varadero pour retrouver, assez rapidement le vrai Cuba.
Après de deux heures de voyage nous étions à la Havane.

Nous avons vraiment adoré nos 4 jours passés dans cette grande ville grouillante de vie. Nous avons trouvé une "casa particular" pour un prix raisonnable, en plein centre de la vieille ville, "Vieja Habana". La "casa particular est la meilleure façon de se loger ici. On sonne aux portes, et si les chambres sont déjà occupées, le propriétaire connait forcement quelqu'un qui connait quelqu'un qui en a une de libre! La première chose qui saute aux yeux, est l'état de délabrement des bâtiments. De nombreuses vieilles bâtisses de style colonial sont à l'abandon. Certaines rues sont entièrement en ruines! C'est vraiment dommage car ce sont des bâtiments magnifiques. On sent bien le prestigieux passé de la Havane. Il y a beaucoup de rénovations, mais principalement concentrées autour des sites touristiques...

El Malecon, la grande avenue sur le front de mer qui borde une grande partie de la ville
El museo de La Revolucion
Le théâtre
La ville est géniale et ce que nous avons le plus aimé est de nous balader au milieu des ruelles. Comme partout a Cuba on ne se lasse pas de voir passer les vieilles voitures américaines, les soirées sont aussi bien animées. Même si la musique est moins omniprésente qu'à Santiago, nous avons encore pu assisté à de super concerts.

Les rues colorées de La Havane




Bâtiment typique, voiture typique


La rue de notre Casa Particular

Un peu du "Che"

Une grande partie des bâtiments aurait besoin de sérieux travaux. Certain sont irrécupérables...

Sur la route du retour vers Varadero, nous nous sommes arrêtés pour la nuit dans la ville de Matanzas, petite bourgade située à 1h de La Havane. Nous y avons passé une après-midi et une soirée bien sympa. Étrangement cette ville est en bien meilleur état que la Havane. On y voit bien moins de maisons en ruines et les habitants semblent être un peu plus aisés.

Le centre ville

Le train, d'une autre époque, qui passe au beau milieu de la ville


Le chantier naval


Voilà nos aventures à Cuba sont sur le point de s'achever. Ce pays nous laissera un super souvenir. Malgré certaines difficultés, nous sommes heureux d'y avoir voyagé en bateau. Ça représente beaucoup de paperasses, de fouilles, d'inspections et de manque de liberté en général, mais les choses se font toujours avec le sourire.

Les Cubains sont probablement les gens les plus gentils que nous ayons rencontré depuis le début de notre périple. Toujours ouverts à la discussion, et sans arrière pensée. Pourtant ils n'ont pas la vie facile. Même si les choses semblent doucement évoluer, on a toujours l'impression d'être à une autre époque. On sent qu'ils souhaitent s'ouvrir au monde, mais ca ne sera pas pour tout de suite! La plupart des gens avec qui nous avons discuté reconnaissent les bénéfices de La Revolucion, tout le monde à un logement (même si c'est parfois dans des conditions difficiles), la scolarité et les soins médicaux sont ici exemplaires. Mais, ils voudraient maintenant avoir plus de liberté, à tout point de vue.

L'ouverture au tourisme est une réalité, mais il se résume uniquement à de grands centre hôtelier fermé sur la côte.

Rien n'est simple ici mais qu'est ce que nous avons passé du bon temps! Il nous reste énormément à découvrir. Un mois, c'est vraiment trop court pour faire le tour de ce grand pays mais nous espérons y revenir un jour, peut être lors d'un voyage futur!

Dés que le bateau sera de retour à l'eau nous nous préparerons à partir pour Miami. Samedi ou Dimanche en fonction de la météo. Ça nous fera une traversé de 145 milles, probablement au près, on espère donc que l'alizé ne soit pas trop fort.

Après un mois à Cuba, l'arrivée à Miami risque de nous faire un sacré choc!

Une dernière pour la route!
 A bientôt

Mise à sec à Varadero

Comme nous l'avions décidé, Alégria est sortie de l'eau vendredi dernier sans problème. Une deuxième sortie, qui n'était pas vraiment prévue, mais l'état de la coque ne nous permettait pas d'y échapper! Vous devez vous demander pourquoi nous n'avions pas profité de la sortie à Carriacou pour faire l'antifouling! A vrai dire nous aussi! A Carriacou, le prix exorbitant de l'antifouling (500$ les 5 litres) nous en avait dissuadé. Il faut dire que la coque était encore dans un état très correcte et nous pensions pouvoir tenir jusqu'à notre à Brest. On sait maintenant que c'était une erreur. Malgré un grattage régulier (certains de passage avec nous aux Antilles s'en souviennent!) nous avons finis par nous faire dépasser et l'état de la coque commençait à sérieusement impacter nos navigations (vitesse réduite, surtout au moteur et vibrations du safran passé 6 nœuds). Ca nous paraissait difficile de re-transater dans ces conditions! Bref, note pour l'avenir: partir avec une peu d'antilfouling en réserve, au cas ou!

Nous avons quand même eu la chance de trouver un antifouling à un prix correct au BVI et des tarifs de sortie d'eau  raisonnables ici à Varadero. Vous imaginez que nous ne sommes pas beaucoup de bateau de voyage sur ce parking tout neuf et les employés de la marina nous ont regardé avec de grands yeux quand on leur a annoncé que nous continuions à vivre à bord une fois le bateau hors d'eau. C'est vrai que dans ce grand complexe hôtelier "all inclued", on dénote un peu.




Vendredi, le bateau devrait retrouvé son élément. Nous allons aussi en profiter pour faire la vidange, en prévision des nombreuses heures de moteur qui nous attendent dans les canaux de l'Inter-Coastal Waterway le long de la côte Est des Etats Unis.

vendredi 22 avril 2016

Cuba - Jardin Del Rey

Les quelques petites provisions gentillement gérées par le capitaine du port, notre despacho signé par l'officier de la guarda , nous avons pu quitter la marina de Cayo Guillermo en fin d'après midi, à la marée haute, indispensable pour pouvoir passer le banc de sable non balisé à la sortie de la lagune. Au passage, il n'est vraiment pas simple d'avoir les horaires des marée ici, la seule référence étant La Havane. Nous sommes obligé de nous baser sur les points de référence situé le plus proche de nous, à différent endroit des Bahamas!
Nous avons ensuite parcourus les 70 milles qui nous séparaient de Cayo la Vela, à petite vitesse afin d'y arriver au petit matin.

Une fois sur place, nous avons pu constater que ce que nous pensions était vrai, il y a beaucoup moins de poste de guarda dans ce coin du Jardin del Rey, nous allons donc être complètement libres de nos mouvements le long de ce grand archipel et des nombreux d'îlots qui le composent.
Nous avons donc mouillé pour la journée sous le vent de Cayo La Vela, petit îlot où il n'y a pas grand chose à part un petit phare automatique et les dixaines d'iguanes qui la peuplent. Quel plaisir de pouvoir s'y balader librement!

Cayo De la Vela au petit matin

Débarquement sur Cayo De La Vela


Plus tard, une petite partie de plongée nous a permis de constater que les fonds valaient aussi le détour, les coraux sont ici intactes et les poissons présents par centaines. Nous avons aussi été bluffé par la quantité de rascasses. Ces "poissons lion" n'ont rien à faire dans les eaux des Caraïbes. En effet originaires d'Asie Pacifique, ils ont été rejetés à l'eau il y a plusieurs années par un aquarium de Floride  qui pensait que ces poissons pourraient survivre dans ces eaux tropicales. Non seulement ils ont survécu mais ont complètement envahit la mer des Caraïbes, posant de sérieux problèmes pour l'équilibre de la faune locale, n'ayant ici aucun prédateur. Nous avons vu dans certains endroits comme aux Grenadines, des tournois de pêche organisés pour tenter de les éradiquer. Ils sont paraît-il excellents, mais aussi très dangereux avec leurs épines venimeuses, nous avons donc choisi de les laisser peinard.
Une fois une belle langouste récupérée pour le repas du soir, nous sommes retournés à bord d'Alégria, mouillé seul dans ce petit lagon, et avons levé l'ancre en direction d'une baie près de la passe du Boca Chica à quelques milles au Sud.

Passe de Boca Chica

La navigation entre les iles de Cuba n'est pas simple, les seules cartes disponibles ne sont pas du tout précises (elles dates pour la plupart du temps ou elles étaient faites par les soviétiques...) et certains endroits n'ont même jamais été hydrographiés. Nous naviguons donc les yeux en permanence rivés sur le sondeur, avec l'aide du guide Imray dont la dernière mise à jour date de 1999...
Nous avons mouillés à l'entrée de cette jolie baie, juste devant une langue de sable fin, au top! Le reste de la journée a été partagé entre balade en annexe dans la mangrove et la dégustation de notre langouste. Nous voyons pas mal de petits bateaux de pêche dans les alentours. L'un d'eux à même fait un détour pour venir voir Alégria de plus près. Il sont passés à quelques mètres de nous, sans s'arrêter, seulement en nous faisant de grands coucou et en prenant quelques photos. Ils ne doivent pas voir des bateaux de voyage tous les jours! Nous aurions bien aimé qu'ils viennent nous voir afin de discuter un peu, mais il sont repartis tout de suite.




Le lendemain, le départ à été un peu agité. Le courant de la marée descendante opposé à l'alizé, qui s'était renforcé dans la nuit, levait de nombreuses vagues très courtes. Après avoir contourné une île sans nom, présente sur aucune carte (nous, nous l'avons appelé, sans narcissisme "Cayo Amélie") nous sommes partis en direction de Cayo Cristo.

Entre Cayo Cristo et Cayo Iguana se forme l'Ensenada De La Glorieta, sorte de lagune fermée complètement entourée de mangrove. D'après notre guide, il était possible d'y entrer et d'y mouiller.
La minuscule passe d'entrée nous a quand même donné quelques sueurs froides. Les fonds forment un tout petit chenal entre les deux rives de mangrove. On y trouve à peu près 2 mètres d'eaux, mais dès qu'on quitte ce chenal qui forcément n'est pas droit les fonds remontent tout de suite et c'est le plantage dans la vase assuré! Après avoir chatouillé deux fois la quille d'Alégria, (une ou nous avons quand même dû tirer un peu sur le moteur pour en sortir), nous sommes entrés dans cette belle lagune.

Entrée dans l'ensenada de la Glorieta

Après une nuit, au milieu de la mangrove, et avec pour seule compagnie quelques pélicans, nous sommes partis au petit matin afin de bénéficier de la marée haute (et donc essayer de ne pas nous envaser une nouvelle fois!).
Nous avons navigué 2h en direction de Cayo Arbolito, un récif corallien bordé de mangrove. Nous avions prévu d'y passer la nuit, mais le mouillage était vraiment trop rouleur pour y rester. Dommage ce lagon est magnifique! Nous avons quand même pris le temps de pêcher 3 langoustes et avons repris la mer afin d'arriver en milieu d'après midi à Cayo Falcones.

Cayo Arbolito

 Là, nous avons mouillé dans une petite anse fermée par un récif de corail. Au bout de ce récif ce trouve une cabane de pêcheur sur pilotis. L'épave d'un thonier cubain est échoué au milieu de l'anse depuis l'ouragan Lili. A peine mouillés, l'un des deux pêcheurs est venu à notre rencontre pour nous proposer des langoustes. Nous n'avions pas trop le choix de la quantité, nous en avons eu 7 pour environ 4,5 euros (nous sommes loin des prix des petites Antilles!)

Cayo Falcones


Nous sommes ensuite passer les voir dans leur cabane avec un petit apéritif. Ils nous ont expliqué le fonctionnement des viviers et nous ont fait faire le tour de la station.
Un peu plus tard, un autre bateau de pêche est venu s'amarrer au quai de la cabane pour la nuit et les trois pêcheur du bord nous ont tout de suite proposé de prendre l'apéritif à bord.
Sans que nous ayons le droit de contribuer à quoi que se soit, nous avons été conviés à manger avec eux, un festin digne d'un grand restaurant, à base de langoustes, porc, légumes... Excellent!
Ayant été "obligés" de repartir avec les restes de langouste du diner, en plus de celle que nous avions déjà à bord, nous avons nos repas prêts pour environ 1 semaine!

Épave du thonier au milieu de l'anse
 Le lendemain, après avoir passé une journée tranquille, entre balade autour de l'épave, bricoles et glandouille nous avons reçu une nouvelle fois la visite d'un des deux pêcheurs de la cabane qui cette fois voulait nous offrir un gros poisson. Pour l'en remercier nous lui avons offert quelques cigares et une gaffe, que nous avions trouvé au fond d'un mouillage aux BVI et dont nous n'avions pas utilité (Nous sommes sûr que Pierre ne nous en voudra pas... ). Il nous a ensuite invité à partager leur repas, refusant catégoriquement de diner à bord d'Alégria...
Ils nous servent donc, encore une fois, une assiette bien remplie. Nous demandons de quoi il s'agit. "Poulet"? Ce à quoi ils répondent, "oui, une sorte de poulet". Pensant à de la dinde ou quelque chose dans le genre, nous ne cherchons pas plus loin et dégustons ce succulent plat en sauce. Une fois les assiettes vides, ils nous demandent en souriant si nous aimons la .... tortue! Et oui, (à nos dépends) nous avons manger de la tortue, c'est vraiment très bon, et effectivement ça ressemble un peu à du poulet... Pauvre bête! Les tortues à cuba sont autorisées à la pêche seulement au mois de Juillet. Les Cubains en raffolent, elle est est donc discrètement pêchée tout au long de l'année... Apparemment il n'est pas bon ce faire attraper par la guarda hors des dates autorisées!

Nous avons quitté le mouillage de Cayo Falcones après une nuit un peu agitée, le vent ayant légèrement tourné, Alégria s'est retrouvé le cul vraiment très proche de la mangrove... Nous avons passé une bonne partie de la nuit à surveiller à veiller. Installer l'ancre arrière aurait été plus pratique...
Encore une fois, la navigation vers notre escale suivante a été top, un vent arrière de 15 noeuds, sous le soleil!
Nous sommes arrivés au mouillage de Cayo Blanco, assez proche de la marina de Veradero mais nous étions encore et toujours seuls face à cet îlot de sable blanc bordé de mangrove.
Une balade en annexe au réveil nous a permit de remonter pendant un bon moment une étroite rivière au milieu de cette mangrove, petite virée plutôt sympathique!

Rives de Cayo Blanco




Remontée de la rivière. On s'est enfoncé plusieurs kilomètres dans la mangrove avec l’annexe!



Après le déjeuner, nous sommes partis en direction de la marina Gaviota à Varadero, toute neuve et bordée d'hôtels de luxe, afin d'organiser la sortie de l'eau du bateau. En effet, au vue de l'état de la coque, nous avons décidé de refaire l'antifouling.

En arrivant, le capitaine du port nous désigne un emplacement bien précis, en même temps, nous avons le choix, l'immense marina est vide, à part deux autres bateaux de voyage et les day charters. 
Alégria est prévu de sortir de l'eau dés demain.

La position de cette marina par rapport à Miami (qui sera notre première escale aux USA) est bien plus intéressante que celle de la Marina Hemingway, proche de la Havane. La côte entre ces deux marina ne présentant aucun intérêt, toujours à cause du problème de la Guarda, nous pensons aller visiter La Havane d'ici, un peu comme nous l'avions fait pour Santiago. Nous pensons aussi nous attarder, une fois le bateau de retour à l'eau dans les magnifique cayos aux alentours que nous n'avons pas encore visités.

A bientôt

vendredi 15 avril 2016

Cuba - De Puerto Vita à Cayo Guillermo

Nous sommes maintenant depuis 10 jours à Cuba, actuellement à la marina de Cayo Guillermo, où nous avons pu trouver un peu d'internet...dans un super hôtel club!

Comme nous vous en avions parlé lors de notre dernier mot, nous avions été invités, dés notre deuxième soirée à une fête d'anniversaire. Nous y avons passé une super soirée avec la quarantaine de personnes présentes, autour d'un cochon grillé, le tout arrosé de Rhum local! Nous avons vraiment rencontré des gens sympas!

Alégria à la marina Vita
Le lendemain nous sommes partis en direction de Santiago De Cuba pour y passer quelques jours.
Santiago est situé sur la côte Sud, il nous a donc fallut traverser l'île dans sa largeur, soit environ 200km. Le voyage n'a pas été de tout repos. Tout d'abord 2 km de marche aux aurores pour atteindre le bus qui nous a ammené à Holguin, chef lieu de la région situé à 1h de Vita. Ensuite nous sommes montés dans une sorte de gros camion benne des années 50 dans lequel sont installés des bancs en métal. Ces camions présents partout sur les routes sont les seuls moyens de transport permettant aux Cubains de se déplacer dans le pays. Pour info, entre Holguin et La Havane, comptez 22 heures de camion. De notre côté 3h ont suffit pour rejoindre Santiago. 

 Le transport local !  Bon voyage !

C'est tout aussi local, mais moins rapide
 Sur le chemin nous avons pu nous rendre compte de la pauvreté générale qui règne à Cuba. Sur la "autopista" mis à part les camions, l'autre moyen de transport est la carriole à cheval. Viennent ensuite, forcément de nombreuses "lada" et les magnifiques voitures Américaines qui, contrairement à ce que l'on aurait pu penser, sont loin d'être la pour le folklore! On voit très peu de voitures récentes. Tout au long de la route, les signes de propagande à la gloire du régime sont très présent et en très bon état, contrairement à la majorité des habitations...

Les vieilles voitures américaines en excellent état



Les moyens de locomotions cubains, divers et variés

Un peu de propagande

Et encore une jolie voiture!

Santiago, est une ville grouillante de monde. C'est un peu déroutant au début pour nous qui n'avons pas vu de grande ville depuis un bon moment. Les bâtiments d'architecture coloniale sont magnifiques et plutôt bien conservés. 



Les rues principales


La ville a été le berceau de la révolution donc forcément là encore, on voit énormément de panneaux, statues et graffitis à la gloire de Fidel, Camillo, du Che et de la révolution!
Mais le principal attrait de Santiago est la vie nocturne, surtout la musique qui est présente partout. En ce baladant dans les rues le soir, on entend toujours un petit air de salsa quelque part. Il y a beaucoup de bar et on y trouve un groupe de musique quasiment dans chacun d'eux. Vraiment sympa quand on est amateur de musique cubaine!

"Les constructions Russes" comme disent les Cubains. Ou l'héritage soviétique. Nous ça nous a un peu rappelé Brest...

La relève de la garde devant le cimetière de Santiago
 Nous avons passé deux jours très agréables (mais fatiguant) à Santiago, assez étonné du peu de touristes que nous avons croisés. Nous avons rencontré pas mal de locaux qui sont toujours très ouverts, comme nous l'avions déjà vu à Vita, des gens gentils qui aiment leur pays. A les écouter Cuba ne changera pas de si tôt!
Vraiment nous ne pouvons que conseiller d'aller se balader à Santiago!

Nous étions de retour à Vita après un voyage encore plus épique qu'à l'aller. Samedi oblige, nous avons dû changer de camion en cour de route... Après un petit coucou à nos amis de l'autre soir, nous avons retrouvé Alégria sagement ammaré dans sa mangrove.

Le lendemain, après avoir obtenu notre despacho (papier -parmis d'autres- obligatoire pour se balader dans les eaux Cubaines) de l'officier de la Guarda et reçu la viste une nouvelle fois de notre cocker préféré, nous avons été autoriser à quitter le port en direction de Puerto Padre.

Les 35 milles qui séparent Puerto Vita de Puerto Padre ont été plutôt cool avec de bonnes conditions.

Village à l'entrée de la baie, mais impossible d'y mouiller

Arrivée au mouillage de Puerto Padre, au milieu de la mangrove


Le phare de Puerto Padre
La bahia de Puerto padre est comme la dixaine de "baies fermées" qui se trouvent sur la côte Nord de Cuba, formée d'un étroit canal suivit d'une grande lagune bordée de mangrove.  Malheureusement nous ne pouvons pas mouiller où l'on souhaite dans ces Bahias.
Il faut suivre a la lettre les instructions de la Guarda qui nous contacte pas VHF dès notre arrivée et nous indique où nous devons nous rendre. Dans notre cas, ça n'a pas été pas très fun, nous avons tout d'abord dû aller à quai au port de commerce de Cayo Juan Carlo (il s'agit d'une île au milieu de la lagune reliée à la ville par un bras de terre) pour reçevoir la visite de l'officier de la Guarda qui aprés avoir pris notre Despacho nous a indiqué l'endroit où nous pouvions mouiller. Là encore pas très fun, le mouillage indiqué se trouve à quelques mètres des quais du port de commerce... L'officer nous a aussi informé que nous n'étions pas autorisés à débarquer tous les deux, une personne devant rester en permanance à bord. Dommage nous avions prévu de visiter la ville de Puerto Padre qui, apparrement vaut le détour...

La nuit a malgrè tout été agréable, une petite brise rafraissant l'intérieur et surtout, beaucoup moins de moustiques qu'à Vita.
Le lendemain, nous avions besoin d'au moins un bidon de gazoil afin d'être serein jusqu'à la prochaine station service. Ne pouvant pas débarquer à deux, il a fallut choisir celui qui allait parcourir (on ne sait comment) les quelques kilomètres qui nous séparaient de la ville.
Guillaume qui ne voulait pas me laisser seule au milieu d'un endroit inconnu est donc parti avec ses 5 mots d'espagnol en quête d'un moyen de transport vers une station service. Après 15min d'attente sur le bord de la route, il est finalement monté dans une charriotte à cheval en direction de la station.
Puerto Padre est encore plus étonnante que les deux autres villes que nous avions visité, en effet, le moyen de transport essentiel étant la charriotte à cheval, pas ou peu de voitures.
Pendant ce temps, l'ancre a décidé de lacher prise! Dans un moment de solitude extrème, j'ai donc du remouiller Alégria, une première, et 20min après, une deuxième fois! Un bonheur!!
Guillaume est revenu 1h après avec nos 20L de gazoil. Nous sommes repasser au port de commerce afin de récupérer notre despacho et partir vers Bahia Manati.


17 milles nous séparaient de Bahia Manati, et la naviguation a été assez sportive! Beaucoup de vent et une grosse mer de travers pas vraiment prévu sur le dernier grib!

L'entrée de la Bahia est plus courte que celle de Bahia Puerto Padre, un peu de stress donc au vu de l'état de la mer, mais en suivant à la lettre les infos de notre guide nautique tout s'est bien passé. Dés notre arrivée dans le chenal, nous avons bien sûr été contactés par la Guarda frontera, qui nous a indiqué un mouillage devant la jolie petite ville de pêcheur de Puerto Namati. 

Au mouillage devant Namati

Une fois à l'ancre, nous avons vu venir à nous l'officier de la Guarda accompagné d'un soldat sur une vieille barque en bois à rame, il devait y avoir un peu prèt 10cm entre le niveau de l'eau et le franc bord... Contrairement à Puerto Padre, pas de fouille du bateau cette fois ci, mais interdiction total de débarquer! De plus nous avons été informé de nous devions rester le moins longtemps possible. Dommage, une fois encore nous nous serions bien baladé dans les environs...
Le lendemain, il est 8 heure du matin quand le même officier de la Guarda frappe au bateau pour nous rendre notre Despacho. Ce qui, à notre avis voulait simplement dire "bon maintenant on y va!"
Nous avons quand même pris un peu notre temps et avons quitté Puerto Namati vers 11H pour aller nous planquer au mouillage dans la magnifique petite baie située à l'entrée de la Bahia. Notre plan était en fait d'attendre le soir pour nous diriger vers Cayo Confites, espacée de 70 milles et donc faire en sorte d'y arriver au petit matin. Après une petite heure au mouillage, nous avons probablement été repérés par nos amis de la Guarda qui, d'une façon toujours aimable nous ont demandé par VHF ce que nous faisions là et si nous avions un problème. Nous avons ensuite eu le droit à plusieurs nouveaux appels, en gros toujours pour s'assurer que tout allait bien et confirmer que nous partions bien dans la journée! On est en sécurité à Cuba! Mais on se sent quand même un peu observés...

Après quelques heures tranquilles dans cette baie à l'eau turquoise, nous avons levé l'ancre pour Cayo Confites, située a 70 milles. Après une nuit assez agitée mais relativement agréable, nous avons mouillé au petit matin sous le vent de cet ilôt qui a la particularité d'abriter le centre de contrôl du traffic maritime du Old Bahamas Channel. Forcement nous avons été contactés par la guarda qui souhaitait connaitre notre identité, le nombre de passagers à bord et notre nationalité.




 Nous avons, sans demander la permission tenté de débarquer afin d'aller nous balader jusqu'au phare situé au milieu de l'île. Après 10 minute sur la plage nous avons été rejoind par des militaires qui nous ont gentillement demandé de regagner notre bord. Décidément!

On a quand même eu le temps de prendre Alégria en photo au milieu de son lagon!
Ne voyant pas l'intérêt de rester au mouillage à ne rien pouvoir faire, nous avons décider de continuer notre route et de rejoindre Cayo Paredon, 35 milles plus à l'ouest. Celà nous faisait y arriver de nuit ce qui n'est pas idéal dans ces eaux mais les indications de nos guides nautiques étant précises pour cette ile aux contours dégagés, il n'y a pas eu de problème. Cayo Paredon présente l'intérêt d'avoir un joli phare que nous pensions éventuellement visiter. D'après notre guide c'était possible. Mais la guarda nous a tout de suite indiqué que, là encore il était interdit de débarquer sur l'île. Nous avons appris par la suite qu'il est effectivement possible de le visiter, mais pas en venant d'un bateau privé...

Le phare de Cayo Paredon, construit avec des plaques de toles

Après 4 escales sans avoir le droit de poser le pied à terre, nous commencions à être un peu decouragé et en avons tiré la conclusion que nous ne pourrions pas visiter Cuba comme nous le souhaitions. Nous avons donc décidé de changer de notre façon de faire!
Pour nous balader dans les alentours il n'y a pas d'autre choix que de partir des quelques marinas "officielles" présentent sur la côte Nord, seuls endroits où il est autorisé de débarquer. En ce qui concerne les îlots, nous comptons sur le faite qu'il y a beaucoup moins de poste de guarda sur la partie Ouest de la grande barrière de corail, nous seront donc plus libres de nos mouvements.

Notre destination après Cayo Paredon a donc été la marina de Cayo Guillermo, 30 milles à l'Ouest. L'entrée a été très épique, il nous a fallut passer des hauts fonds non balisés et accessibles qu'à marée haute (60cm sous la quille quand nous sommes passés), nous nous sommes ensuite amarrés au quai d'un petit bassin qui fait office de marina. Mis à part les bateaux de promenade touristique, nous sommes le seul voilier!
Cette escale, au milieu de tout ces "beach hôtel" où résonne le doux bruit des animateurs GO est probablement loin de représenter Cuba. Elle est juste pour nous l'occasion de faire quelques courses et surtout du gasoil. Nous avons aussi pu profiter d'internet, qui à cuba ne se trouve exclusivement dans des hôtel...

Dés ce soir nous repartons, le couteau entre les dents, à la conquête de ce pays magnifique difficilement accessible!