mardi 24 novembre 2015

Cap Vert - Santa Luzia et Sao Antao

Décision prise, à regret de ne pas remonter jusqu'à l'île de Sal, nous avons dû un peu repenser notre programme pour la dizaine de jours qui nous séparait de la transat. Voulant continuer à faire des escales un peu originales avant de retourner dans la ferveur de Mindelo nous avons décidé de mettre le cap sur Santa Luzia puis Sao Antao.

Après avoir passé deux jours de plus à Tarrafal, nous sommes donc partis au petit matin direction la désertique Santa luzia. Il faut savoir, et nous avons pu le constater à l'aller, que quand on décide de partir pour cette île on n'est jamais sûr de pouvoir y débarquer ni même de pouvoir y rester au mouillage tant la houle et l'alizé accéléré par les hautes montagnes peuvent rendre l'endroit intenable.

Le vent au départ a été à l'image des conditions que nous avions au mouillage depuis maintenant un moment, grosses rafales de 35 noeuds! Nous sommes donc partis sous génois seul pour s'attaquer au canal de Sao Nicolau, les rafales dues aux falaises qui bordaient le mouillage ont bien sur rapidement disparu mais nous y avons tout de même trouvé un alizé établi à 20 25 noeuds avec surtout une mer assez grosse. Nous avons quand même réussi à recouvrir deux fois le bateau par son travers! Remarque: avec la poussière qui recouvre doucement tout le bateau depuis maintenant plus de quinze jours, ça ne lui a pas fait de mal!

Après être  passés assez près, sous le vent de l'île Razo puis de l'île Branco, nous sommes arrivés à Santa Luzia. Effectivement elle est bien déserte, il n'y a pas grand chose à part un campement de pêcheur sur la plage. Après 2 essais de mouillage ratés, où l'ancre ne tenait pas et le passage d'un pêcheur pour nous proposer un beau garoupa (sorte de mérou local), Nous étions installés.

Passage sous le vent de l'île Razo - pas vraiment moyen de s'arrêter!

Puis sous le vent de Branco - très belle, mais même problème.

Deux jours de farniente, baignade, chasse, balade, surf plus tard, nous avons décidé de mettre le cap sur Tarrafal de Sao Antao. Il faut savoir qu'il y a trois villes nommées Tarrafal au Cap Vert: à Sao Nicolau, Santiago et aussi au sud de Sao Antao.

Au mouillage à Santa Luzia - seul au monde

Balade dans les terres de Santa Luzia

Plage de Santa Luzia

La première partie des 35 milles à parcourir s'est  très bien passée, poussés par un alizé d'une vingtaine de noeuds. Mais une fois passé Sao Vicente, nous nous sommes fait sévèrement allumer dans le canal qui la sépare de Sao Antao. Nous avons eu un vent établi de 30-35 noeuds avec des rafales frisant les 45 noeuds courant contraire et bien sur la mer qui va avec...

Nous étions donc bien contents quand nous avons mouillé dans la baie de sable noir de Tarrafal. Mouillage vraiment canon, bordé de hautes falaises avec un petit village perché à flanc de montagne. L'ambiance à terre est très cool, il n'y a pas grand chose. On sent qu'on est vraiment loin de tout.


Baie de Tarrafal sur Sao Antao
Tarrafal, au loin Alégria au mouillage

Assez vite le problème du retour vers Mindelo pour nos préparatifs de transat s'est posé. La simple traversée au travers du canal avait déjà été dure, on imaginait mal devoir tirer des bords dans les mêmes conditions pour le remonter. Il s'est alors posé la question de faire nos préparatifs sur place. Idée un peu folle mais au début on s'est dit que ça nous ferait une drôle d'expérience, après tout c'est ça l'aventure! Il faut quand même savoir qu'il n'y a aucun produit de base dispo à Tarrafal et que le premier supermarché est à 2h30 d'Aluguer sur une route qui n'en a que le nom! Même problème pour le fuel. L'eau nous a gentiment été proposée par le gérant d'un petit hôtel du village mais les vagues du bord n'auraient pas simplifié la tâche. C'était déjà une grosse galère de simplement débarquer avec l'annexe!

Finalement aprés une lecture attentive de la météo, nous avons vu qu'une petite baisse de l'Alizé était prévue le surlendemain très tôt le matin rendant le canal un peu plus praticable. Nous avons donc décidé de tenter notre chance en se disant qu'au pire, si ça ne passait pas, nous avions toujours la possibilité de faire route sur Praia la capitale, situé sur Santiago, 150 milles au sud-sud-est.


Sur les hauteurs de Tarrafal

Dernier mouillage au Cap Vert avant notre retour à Mindelo pour les préparatifs de transat

Après une journée à la cool, à profiter du petit village, nous sommes partis à 4h le lendemain pour profiter de la petite fenêtre météo et du courant favorable pour remonter le canal. Traversée faite à l'anglaise, c'est à dire avec la grand voile et le moteur à fond pour parcourir les 20 milles au plus vite face au vent et vagues avant que le courant de marée ne s'inverse (qui dans le sens opposé monte à 4 noeuds...) et que l'alizé ne re-forcisse. Nous avons tout de même eu 25 noeuds avec une mer toujours formée par l'effet vent contre courant.

Nous voilà donc de nouveau mouillés dans la baie de Mindelo, le mouillage est bien plus rempli qu'à notre départ il y a 15 jours.
Le programme de cette dernière semaine au Cap Vert est surtout la préparation du bateau et l'avitaillement en eau, nourriture, gazoil, mais on va quand même essayer de profiter encore de la ville, de ses plages et de ses bars avec les concerts locaux de fin de semaine. Un petit tour à Salamansa nous parait aussi inévitable!

À bientôt

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