vendredi 15 avril 2016

Cuba - De Puerto Vita à Cayo Guillermo

Nous sommes maintenant depuis 10 jours à Cuba, actuellement à la marina de Cayo Guillermo, où nous avons pu trouver un peu d'internet...dans un super hôtel club!

Comme nous vous en avions parlé lors de notre dernier mot, nous avions été invités, dés notre deuxième soirée à une fête d'anniversaire. Nous y avons passé une super soirée avec la quarantaine de personnes présentes, autour d'un cochon grillé, le tout arrosé de Rhum local! Nous avons vraiment rencontré des gens sympas!

Alégria à la marina Vita
Le lendemain nous sommes partis en direction de Santiago De Cuba pour y passer quelques jours.
Santiago est situé sur la côte Sud, il nous a donc fallut traverser l'île dans sa largeur, soit environ 200km. Le voyage n'a pas été de tout repos. Tout d'abord 2 km de marche aux aurores pour atteindre le bus qui nous a ammené à Holguin, chef lieu de la région situé à 1h de Vita. Ensuite nous sommes montés dans une sorte de gros camion benne des années 50 dans lequel sont installés des bancs en métal. Ces camions présents partout sur les routes sont les seuls moyens de transport permettant aux Cubains de se déplacer dans le pays. Pour info, entre Holguin et La Havane, comptez 22 heures de camion. De notre côté 3h ont suffit pour rejoindre Santiago. 

 Le transport local !  Bon voyage !

C'est tout aussi local, mais moins rapide
 Sur le chemin nous avons pu nous rendre compte de la pauvreté générale qui règne à Cuba. Sur la "autopista" mis à part les camions, l'autre moyen de transport est la carriole à cheval. Viennent ensuite, forcément de nombreuses "lada" et les magnifiques voitures Américaines qui, contrairement à ce que l'on aurait pu penser, sont loin d'être la pour le folklore! On voit très peu de voitures récentes. Tout au long de la route, les signes de propagande à la gloire du régime sont très présent et en très bon état, contrairement à la majorité des habitations...

Les vieilles voitures américaines en excellent état



Les moyens de locomotions cubains, divers et variés

Un peu de propagande

Et encore une jolie voiture!

Santiago, est une ville grouillante de monde. C'est un peu déroutant au début pour nous qui n'avons pas vu de grande ville depuis un bon moment. Les bâtiments d'architecture coloniale sont magnifiques et plutôt bien conservés. 



Les rues principales


La ville a été le berceau de la révolution donc forcément là encore, on voit énormément de panneaux, statues et graffitis à la gloire de Fidel, Camillo, du Che et de la révolution!
Mais le principal attrait de Santiago est la vie nocturne, surtout la musique qui est présente partout. En ce baladant dans les rues le soir, on entend toujours un petit air de salsa quelque part. Il y a beaucoup de bar et on y trouve un groupe de musique quasiment dans chacun d'eux. Vraiment sympa quand on est amateur de musique cubaine!

"Les constructions Russes" comme disent les Cubains. Ou l'héritage soviétique. Nous ça nous a un peu rappelé Brest...

La relève de la garde devant le cimetière de Santiago
 Nous avons passé deux jours très agréables (mais fatiguant) à Santiago, assez étonné du peu de touristes que nous avons croisés. Nous avons rencontré pas mal de locaux qui sont toujours très ouverts, comme nous l'avions déjà vu à Vita, des gens gentils qui aiment leur pays. A les écouter Cuba ne changera pas de si tôt!
Vraiment nous ne pouvons que conseiller d'aller se balader à Santiago!

Nous étions de retour à Vita après un voyage encore plus épique qu'à l'aller. Samedi oblige, nous avons dû changer de camion en cour de route... Après un petit coucou à nos amis de l'autre soir, nous avons retrouvé Alégria sagement ammaré dans sa mangrove.

Le lendemain, après avoir obtenu notre despacho (papier -parmis d'autres- obligatoire pour se balader dans les eaux Cubaines) de l'officier de la Guarda et reçu la viste une nouvelle fois de notre cocker préféré, nous avons été autoriser à quitter le port en direction de Puerto Padre.

Les 35 milles qui séparent Puerto Vita de Puerto Padre ont été plutôt cool avec de bonnes conditions.

Village à l'entrée de la baie, mais impossible d'y mouiller

Arrivée au mouillage de Puerto Padre, au milieu de la mangrove


Le phare de Puerto Padre
La bahia de Puerto padre est comme la dixaine de "baies fermées" qui se trouvent sur la côte Nord de Cuba, formée d'un étroit canal suivit d'une grande lagune bordée de mangrove.  Malheureusement nous ne pouvons pas mouiller où l'on souhaite dans ces Bahias.
Il faut suivre a la lettre les instructions de la Guarda qui nous contacte pas VHF dès notre arrivée et nous indique où nous devons nous rendre. Dans notre cas, ça n'a pas été pas très fun, nous avons tout d'abord dû aller à quai au port de commerce de Cayo Juan Carlo (il s'agit d'une île au milieu de la lagune reliée à la ville par un bras de terre) pour reçevoir la visite de l'officier de la Guarda qui aprés avoir pris notre Despacho nous a indiqué l'endroit où nous pouvions mouiller. Là encore pas très fun, le mouillage indiqué se trouve à quelques mètres des quais du port de commerce... L'officer nous a aussi informé que nous n'étions pas autorisés à débarquer tous les deux, une personne devant rester en permanance à bord. Dommage nous avions prévu de visiter la ville de Puerto Padre qui, apparrement vaut le détour...

La nuit a malgrè tout été agréable, une petite brise rafraissant l'intérieur et surtout, beaucoup moins de moustiques qu'à Vita.
Le lendemain, nous avions besoin d'au moins un bidon de gazoil afin d'être serein jusqu'à la prochaine station service. Ne pouvant pas débarquer à deux, il a fallut choisir celui qui allait parcourir (on ne sait comment) les quelques kilomètres qui nous séparaient de la ville.
Guillaume qui ne voulait pas me laisser seule au milieu d'un endroit inconnu est donc parti avec ses 5 mots d'espagnol en quête d'un moyen de transport vers une station service. Après 15min d'attente sur le bord de la route, il est finalement monté dans une charriotte à cheval en direction de la station.
Puerto Padre est encore plus étonnante que les deux autres villes que nous avions visité, en effet, le moyen de transport essentiel étant la charriotte à cheval, pas ou peu de voitures.
Pendant ce temps, l'ancre a décidé de lacher prise! Dans un moment de solitude extrème, j'ai donc du remouiller Alégria, une première, et 20min après, une deuxième fois! Un bonheur!!
Guillaume est revenu 1h après avec nos 20L de gazoil. Nous sommes repasser au port de commerce afin de récupérer notre despacho et partir vers Bahia Manati.


17 milles nous séparaient de Bahia Manati, et la naviguation a été assez sportive! Beaucoup de vent et une grosse mer de travers pas vraiment prévu sur le dernier grib!

L'entrée de la Bahia est plus courte que celle de Bahia Puerto Padre, un peu de stress donc au vu de l'état de la mer, mais en suivant à la lettre les infos de notre guide nautique tout s'est bien passé. Dés notre arrivée dans le chenal, nous avons bien sûr été contactés par la Guarda frontera, qui nous a indiqué un mouillage devant la jolie petite ville de pêcheur de Puerto Namati. 

Au mouillage devant Namati

Une fois à l'ancre, nous avons vu venir à nous l'officier de la Guarda accompagné d'un soldat sur une vieille barque en bois à rame, il devait y avoir un peu prèt 10cm entre le niveau de l'eau et le franc bord... Contrairement à Puerto Padre, pas de fouille du bateau cette fois ci, mais interdiction total de débarquer! De plus nous avons été informé de nous devions rester le moins longtemps possible. Dommage, une fois encore nous nous serions bien baladé dans les environs...
Le lendemain, il est 8 heure du matin quand le même officier de la Guarda frappe au bateau pour nous rendre notre Despacho. Ce qui, à notre avis voulait simplement dire "bon maintenant on y va!"
Nous avons quand même pris un peu notre temps et avons quitté Puerto Namati vers 11H pour aller nous planquer au mouillage dans la magnifique petite baie située à l'entrée de la Bahia. Notre plan était en fait d'attendre le soir pour nous diriger vers Cayo Confites, espacée de 70 milles et donc faire en sorte d'y arriver au petit matin. Après une petite heure au mouillage, nous avons probablement été repérés par nos amis de la Guarda qui, d'une façon toujours aimable nous ont demandé par VHF ce que nous faisions là et si nous avions un problème. Nous avons ensuite eu le droit à plusieurs nouveaux appels, en gros toujours pour s'assurer que tout allait bien et confirmer que nous partions bien dans la journée! On est en sécurité à Cuba! Mais on se sent quand même un peu observés...

Après quelques heures tranquilles dans cette baie à l'eau turquoise, nous avons levé l'ancre pour Cayo Confites, située a 70 milles. Après une nuit assez agitée mais relativement agréable, nous avons mouillé au petit matin sous le vent de cet ilôt qui a la particularité d'abriter le centre de contrôl du traffic maritime du Old Bahamas Channel. Forcement nous avons été contactés par la guarda qui souhaitait connaitre notre identité, le nombre de passagers à bord et notre nationalité.




 Nous avons, sans demander la permission tenté de débarquer afin d'aller nous balader jusqu'au phare situé au milieu de l'île. Après 10 minute sur la plage nous avons été rejoind par des militaires qui nous ont gentillement demandé de regagner notre bord. Décidément!

On a quand même eu le temps de prendre Alégria en photo au milieu de son lagon!
Ne voyant pas l'intérêt de rester au mouillage à ne rien pouvoir faire, nous avons décider de continuer notre route et de rejoindre Cayo Paredon, 35 milles plus à l'ouest. Celà nous faisait y arriver de nuit ce qui n'est pas idéal dans ces eaux mais les indications de nos guides nautiques étant précises pour cette ile aux contours dégagés, il n'y a pas eu de problème. Cayo Paredon présente l'intérêt d'avoir un joli phare que nous pensions éventuellement visiter. D'après notre guide c'était possible. Mais la guarda nous a tout de suite indiqué que, là encore il était interdit de débarquer sur l'île. Nous avons appris par la suite qu'il est effectivement possible de le visiter, mais pas en venant d'un bateau privé...

Le phare de Cayo Paredon, construit avec des plaques de toles

Après 4 escales sans avoir le droit de poser le pied à terre, nous commencions à être un peu decouragé et en avons tiré la conclusion que nous ne pourrions pas visiter Cuba comme nous le souhaitions. Nous avons donc décidé de changer de notre façon de faire!
Pour nous balader dans les alentours il n'y a pas d'autre choix que de partir des quelques marinas "officielles" présentent sur la côte Nord, seuls endroits où il est autorisé de débarquer. En ce qui concerne les îlots, nous comptons sur le faite qu'il y a beaucoup moins de poste de guarda sur la partie Ouest de la grande barrière de corail, nous seront donc plus libres de nos mouvements.

Notre destination après Cayo Paredon a donc été la marina de Cayo Guillermo, 30 milles à l'Ouest. L'entrée a été très épique, il nous a fallut passer des hauts fonds non balisés et accessibles qu'à marée haute (60cm sous la quille quand nous sommes passés), nous nous sommes ensuite amarrés au quai d'un petit bassin qui fait office de marina. Mis à part les bateaux de promenade touristique, nous sommes le seul voilier!
Cette escale, au milieu de tout ces "beach hôtel" où résonne le doux bruit des animateurs GO est probablement loin de représenter Cuba. Elle est juste pour nous l'occasion de faire quelques courses et surtout du gasoil. Nous avons aussi pu profiter d'internet, qui à cuba ne se trouve exclusivement dans des hôtel...

Dés ce soir nous repartons, le couteau entre les dents, à la conquête de ce pays magnifique difficilement accessible! 


1 commentaire:

  1. Courage vous allez y arriver!!!
    Pas simple les pays sous une dictature:)

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